Affichage environnemental

1. Contexte et expérimentations 

Dans le cadre de la loi du Grenelle 2 de juillet 2011, une première expérimentation était lancée au niveau national pour une durée d’un an. En février 2011, 168 entreprises ou groupements d’entreprises sont candidats, dont un tiers est issu du secteur alimentaire. 

La FNCG a participé d’emblée à ces travaux sur l’affichage environnemental en lien avec son centre technique d’étude des corps gras (ITERG). 

L’objectif était de fournir une information au consommateur concernant l’impact environnemental du produit. 

Cependant afin de détenir une information à délivrer au consommateur, il faut s’intéresser au cycle de vie du produit, on parle alors d’une analyse de cycle de vie du produit (ACV) qui prend en considération plusieurs étapes. Pour une matière grasse végétale, il faut s’intéresser à : 

  • La partie agronomie pour la production de la graine ou fruit oléagineux, 
  • La transformation encore appelé le process industriel 
  • L’emballage, 
  • La distribution, 
  • La fin de vie du produit 
  • La logistique, à tous les échelons. 

Ainsi, afin que les industriels se mobilisent sur ce sujet, il a fallu les aider en développant un outil d’ACV. L’étude ACEVOL a alors été mise en place pour l’analyse de cycle de vie des huiles de colza et de tournesol.  

Vous trouverez le dossier synthétique et sur demande auprès de fncg@66laboetie.fr une version plus longue est également disponible. 

Avec la loi Anti-Gaspillage et Economie Circulaire (AGEC) de 2020, le gouvernement français renouvelle son souhait de développer l’affichage environnemental sur les produits. Pour cela une nouvelle expérimentation volontaire va être mise en place à partir de mars 2021.  


2. Rôle FNCG dans les expérimentations 

La FNCG a participé volontairement à la première expérimentation nationale sur l’affichage environnemental dès 2009, à travers son programme collectif  ACéVOL– Analyses de cycle de vie de l’huile de colza et de tournesol. 

Le projet ACéVOL a été mis en place par une collaboration entre quatre intervenants du secteur : la FNCG, l’ONIDOL, l’interprofession des oléagineux (aujourd’hui Terres Univia), l’institut technique des oléagineux  le CETIOM, (devenu Terres Inovia) et le centre technique industriel des corps gras,  l’ITERG. ACéVOL a permis de disposer d’éléments pour le secteur des huiles végétales afin de participer à l’élaboration de la base de données publique de l’ADEME.  

Deux analyses de cycle de vie complètes, du champ (depuis les intrants agricoles) à l’assiette pour l’huile de colza et de tournesol ont été réalisées. 

La FNCG continue aujourd’hui encore à suivre de près les travaux en cours sur l’affichage environnemental. Il faut rester d’autant plus vigilant étant donné le gain d’intérêt des Français pour la protection de l’environnement, ainsi que les outils d’informations du consommateur toujours plus nombreux. Le développement et l’utilisation exponentielle des applications mobiles en témoignent. Cependant la FNCG s’attache particulièrement à ce que les sources de données pour communiquer de l’information aux consommateurs soient scientifiquement contrôlées. 

En février 2020 avec la Loi AGEC qui redonne une actualité au sujet, la FNCG a souhaité poursuivre ces travaux avec ses membres. Ainsi l’outil ACéVOL pourrait être adapté prochainement pour être en adéquation avec le PEF européen (Environemental Footprint Pilots). 

Enfin la FNCG a joué avec l’Interprofession (Terres Univia) et l’institut technique (ITERG) un rôle pour la collecte de données environnementales du secteur pour enrichir la base de données Agribalyse. Cette dernière permettait jusqu’à maintenant et sous l’égide de l’ANIA de collecter des données scientifiquement robustes.

La FNCG s’est mobilisée auprès des différents acteurs institutionnels et les a alertés sur le risque d’utiliser des données erronées dans la communication à l’attention des consommateurs.  

En mars 2021, en lien avec la loi AGEC qui prévoyait la mise en place d’une expérimentation volontaire, la FNCG a déposé avec l’Interprofession (Terres Univia) le projet Experoil avec l’appui technique de du centre technique ITERG. Il s’agit ici d’être en mesure de distinguer les huiles vendues aux consommateurs selon leur impact environnemental en s’appuyant sur les données dont on dispose dans le cadre des analyses de cycle de vie (ACV) en faisant évoluer l’outil existant Acevoil et comparer ces résultats avec un système déjà existant pour les consommateurs. Ainsi il fallait :

  • Réaliser des scénarios de référence et alternatifs, ces derniers étant basés sur des pratiques de production différents pour réduire l’impact environnemental,
  • Prendre en considération le système de notation Ecoscore, pour comparer les résultats obtenus.

3. Indicateurs et outil d’ACV 

Le travail de la toute première expérimentation s’était appuyé sur 3 indicateurs choisis : 

  • Le réchauffement global : à savoir quantifier la quantité de gaz à effet de serre produits pour une quantité de tel ou tel produit fabriqué. Ces gaz à effet de serre comme le dioxyde de carbone (CO2) sont liés au réchauffement de la Terre. 
  • La biodiversité : caractériser l’effet sur les organismes vivants, 
  • Et la qualité de l’eau : quantifier et qualifier l’impact sur l’eau notamment avec des paramètres chimiques ou écotoxicologiques (effets néfastes sur l’environnement : organismes vivants ou sur le milieu). 

A partir de ce travail un référentiel a été construits pour le secteur des huiles et graisses végétales. 

En complément, le secteur s’est inscrit dans un travail d’amélioration continu sur l’outil d’ACV nommé ACéVOL et qui est depuis disponible en téléchargement gratuit (http://iterg.com/index.php/fr/etudeetprestations/environnement/acevoil/). Cet outil s’adresse à la fois aux producteurs de matières grasses végétales et aux utilisateurs de celles-ci. Dans le cadre de la seconde expérimentation (mars-juin 2021) est apparu pertinent de disposer de données spécifiques pour chaque type d’huile.

Cet outil s’adresse à la fois aux producteurs de matières grasses végétales et aux utilisateurs de celles-ci. 

Dans le cadre de la seconde expérimentation, les discussions sont en cours pour mieux intégrer certains paramètres en lien avec la biodiversité notamment. 


4. Résultats 

1ère expérimentation (2011) :

Dans le cadre de la première expérimentation, deux résultats étaient présentés pour chaque indicateur : huile raffinée en sortie de production non conditionnée et l’huile raffinée en bouteille de 1 Litre

Cette distinction permet aux entreprises utilisatrices d’huile raffinée dans leurs produits et aux entreprises de conditionnement d’intégrer ces résultats dans le calcul de leurs propres indicateurs. Les résultats donnés pour la bouteille d’huile indiquaient ainsi à l’usager une référence moyenne d’une bouteille commercialisée en France de 1L, format le plus fréquent. 

En raison du caractère expérimental de l’affichage environnemental, certaines données ont été amenées à évoluer ultérieurement.